Les médias d'Afrique francophone face aux nouveaux défis dans le traitement de l'info scient
- Aimable Twahirwa
- Jul 5, 2019
- 3 min read
Un groupe de professionnels de médias réunis cette semaine à Lausanne en Suisse, en marge de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques, ont déploré que le journalisme scientifique a mis du temps à s’ouvrir une voie dans les médias d'Afrique francophones soulignant toutefois que l'espoir est permis avec des initiatives en cours, surtout dans la création des rubriques spécialisées en la matière.
En Afrique francophone, les experts travaillant pour des institutions de recherche francophones à travers le monde, ainsi que des journalistes eux-mêmes, sont persuadés que la place du journalisme scientifique a été confrontée à celle d'autres sujets de couverture tels que l'environnement dans la plupart des médias de l'Afrique francophone notamment.
D'après Cécile Klingler, journaliste scientifique basée en France et coordinatrice de l’atelier, il y a un besoin pressant de changer la tendance actuelle là où le journalisme scientifique a mis du temps à s’ouvrir une voie dans les médias d'Afrique francophones.
Parmi les efforts en cours pour relever ce défi, il y a notamment le renforcement des capacités des professionnels des médias d'Afrique francophone pour se spécialiser dans la couverture des sujets et dans le traitement de l'information scientifique, selon toujours les participants à l'atelier.
Par exemple, il a été souligné que dans la prise en compte de ces sujets liés à l'Environnement, la Santé ou la Science dans la presse d’Afrique francophone, très peu de journaux réservent une rubrique spécifique à ces thématiques.
Du côté de la presse audiovisuelle, des émissions consacrées à la science sont rares, même s'il existe ici et là quelques émissions consacrées à la Santé et à l’Environnement.
Alors que les thématiques Science, Santé et Environnement, lorsqu’ils sont traités dans la presse d’Afrique francophone, le sont beaucoup plus comme des faits de société que comme des informations scientifiques proprement dites, les participants à l'Atelier francophone de Lausanne ont convenu que le monde scientifique francophone est peuplé de chercheurs qui ont intérêt à ce que les médias parlent de leurs activités.
Outre les dessous du traitement de l'information scientifique dans les médias d’Afrique Francophones avec comme objectif de vulgariser les résultats de la recherche auprès du grand public, il a été observé que malgré l'accès direct aux chercheurs par des journalistes , les médias sont censés d’aller au-delà de cette considération et disposer des compétences leur permettant de mieux traiter l'information spécialisée.
Pour remédier à ce phénomène, Fabrice Boudjaab, chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en France, a souligné la nécessité de bâtir un réseau de collaborations entre journalistes et chercheurs francophones.
Mais du point de vue de tous les participants à l’Atelier Francophone à Lausanne, l’important sera de créer une sorte de confiance entre chercheurs et journalistes scientifiques dans la vulgarisation de l’information liée à la recherche auprès du grand public.
Pour l’instant il existe des grands organismes de recherche francophones ayant des laboratoires au Nord et au Sud notamment en Afrique francophone et les médias ont un grand rôle à joueur pour montrer l’impact de la recherche menée par ces institutions dans l’amélioration des conditions de vie des populations.
Parmi les institutions citées, il y a notamment, le CRNS ou le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) qui opèrent dans différents projets de recherche en matière de Santé, Environnement ou Agriculture dans plusieurs pays d’Afrique francophones.
Opinions expressed in the blog posts are those of the author and do not necessarily represent the views of WCSJ2019